2016 • secours catholique • nîmes

Symboles contre symboles



Échange de monuments entre pays :
La Tour Eiffel à Alger     versus     Le mémorial du martyr à Paris

 

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Via l'association Cultures du coeur, Laurent Pichaud et Cécile Namur rejoignent en cet hiver 2016 un groupe d' "arrivants", venus apprendre ou perfectionner leur français au Secours Catholique de Nîmes.
Le potentiel de cette rencontre est évident : réunis hebdomadairement autour de leur enseignante et désireux d'intégrer les codes culturels français en même temps qu'un apprentissage de la langue, les participants voient dans le projet mon nom des habitants un prétexte à mettre en partage les codes mémoriaux nationaux des pays dont ils sont issus – Albanie, Arménie, Portugal, Brésil, Maroc, Algérie, États-Unis –, et de les comparer avec les symboles, commémorations et autres monuments français.

L'actualité sera aussi un support accélérateur de ce désir et besoin d'échanges : les attentats de Paris le 13 novembre 2015, les élections régionales de décembre, la vague migratoire européenne, vont être autant d'étapes et de discussions entre l'équipe artistique et les participants. S'inventera ainsi au fur et à mesure à la fois une méthodologie de travail — échanger, comparer, confronter... –, des protocoles artistiques – inventer une langue commune, danser des masques... – et une documentation spécifique à chacun – échanger des monuments nationaux, inventer des adresses... –, mais aussi et surtout un espace de doutes où le personnel et le national, le public et le privé, se dynamisent et s'éprouvent à travers des expérimentations fédératrices.


exemple : La Statue de la Liberté au Vietnam

versus     La guerre du Vietnam à New-York


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Cette approche est nouvelle pour mon nom des habitants. Le monument aux morts est une typologie de monument très française – signe de l'après première guerre mondiale et d'une souscription rendue nationale – et stimule chez chaque participant une réflexion sur les héritages sociétaux dont il est à la fois un témoin et un transmetteur en France. En comparant les architectures, les symboles et les revendications nationales, en soulevant comment ces monuments témoignent de nos propres parcours de vie, en mesurant l'écart entre ces souvenirs personnels constitutifs  et les symboles républicains français signes d'un nouveau pays d'accueil... va faire apparaître petit à petit une cartographie sensible et traversière où le mouvant, le migrant ou l'étranger appose sa présence au monde contemporain.

De nombreuses pratiques auront été traversées lors de ces rencontres. Chaque séance commençant par un apport extérieur – telle démarche d'artiste plasticien travaillant sur la mémoire, telle vidéo regardée sur une thématique danse et guerre, telle visite d'un monument ou mémorial dans Nîmes, etc. –, le groupe va petit à petit densifier et intensifier ses pratiques afin de construire des éléments visuels ou chorégraphiques qui donneront envie de rendre public cette cohésion poreuse à la diversité.

Dès lors, le samedi 5 mars 2016 à 18h30, au théâtre Le Périscope à Nîmes intrigué et à l'écoute de cette approche du local-universel, sera créée une conférence performée spécifique à ces rencontres empiriques et ludiques. La vidéo ci-dessous est la captation de cette conférence orchestrée par Laurent Pichaud et Cécile Namur.